L’automatisation et l’intelligence artificielle (IA) transforment l’emploi dans tous les secteurs, de la santé à la fabrication. Et avec l’évolution de ces technologies, les entreprises doivent se préparer à la révolution de l’IA. À l’avenir, les compétences techniques seront importantes, tout comme celles liées à la créativité et à l’intelligence émotionnelle, que l’IA ne possède pas.

L’IA va-t-elle faire disparaître certains métiers ?

De nombreuses inquiétudes s’élèvent quant à la menace que représenterait l’IA sur le marché du travail. Détruira-t-elle des emplois ? Dans quels secteurs le taux de chômage va-t-il exploser ? Et si les robots finissaient par tous nous remplacer ? Ces questions sont tout à fait pertinentes, surtout quand la technologie devient plus intelligente chaque jour. Après tout, les robots sont déjà capables d’effectuer toutes sortes de tâches :

• Gérer la saisie de données, la paie et la comptabilité

• Écrire des e-mails simples

• Répondre aux demandes de la clientèle

• Suivre des colis

• Accomplir des tâches risquées comme la fabrication à la chaîne

• Filtrer des candidatures

Les métiers que l’IA va remplacer

Une analyse de PwC révèle qu’à court terme l’IA pourrait avoir un impact majeur sur les services financiers, les algorithmes permettant une prise de décision plus rapide et plus efficace. Sur le long terme, cependant, le secteur des transports doit s’attendre au changement le plus spectaculaire, avec le développement de véhicules autonomes, rendant ainsi obsolètes les métiers de livreur·se et chauffeur·se de taxi. Autre secteur certainement concerné par le basculement vers l’IA : la fabrication, avec le remplacement des ouvrier·es par des robots.

Mais si des emplois risquent bel et bien de disparaître à cause de l’automatisation, et que les peurs de voir l’IA remplacer certains métiers sont justifiées, nous ne sommes pas pour autant dans un scénario où les machines vont dominer le monde.

En fait, le Forum économique mondial prévoit que, d’ici 2025, la technologie va créer au minimum 12 millions d’emplois de plus qu’elle n’en détruira.

Une autre enquête sur le remplacement des travailleur·ses par l’IA, réalisée par des chercheur·ses de l’université de Warwick et de l’école de commerce de l’université du Sussex, révèle que moins d’un quart des entreprises qui ont introduit l’IA dans leurs processus au cours des 5 dernières années ont connu une perte nette de personnel. Toute inquiétude de voir des robots voler un travail est probablement infondée.

En réalité, nous avons déjà été confronté·es à cette situation par le passé. Ce n’est pas la première fois que nous rencontrons une nouvelle technologie. La Révolution industrielle et l’arrivée d’Internet ont été accueillies avec autant de scepticisme. La technologie a fait d’énormes progrès au fils des années, et pourtant nous avons toujours un travail. L’IA est conçue pour accompagner les emplois, pas pour les détruire.

« Les débats sur l’impact potentiel de l’IA dans le monde du travail se focalisent principalement sur les destructions d’emplois, car l’IA est de plus en plus capable d’automatiser des tâches complexes », déclare le Dr Will Hunt, de l’Institute for Employment Research à l’université de Warwick. « Et bien que cela semble avéré, nos recherches montrent que l’IA va tout aussi probablement entraîner une nette création d’emplois dans les entreprises qui l’adopteront. »

Comment l’intelligence artificielle crée-t-elle des emplois ?

L’IA est une source potentielle d’énormes bénéfices économiques. D’après une analyse PwC, on s’attend à ce qu’elle contribue au PIB mondial à hauteur de 15 milliards de dollars d’ici 2030.

Certains de ces gains vont changer la nature du travail pour les êtres humains, dans la mesure où l’automatisation va valoriser les tâches à forte valeur ajoutée ou faisant appel à l’empathie, qui requièrent souvent de solides compétences relationnelles. Ces différents métiers ont beaucoup à apporter aux entreprises si l’on trouve des manières inédites et intéressantes d’utiliser l’IA pour stimuler la créativité, les initiatives stratégiques et l’esprit d’entreprise des employé·es.

Voici les principales façons dont l’IA peut créer ou améliorer des emplois :

Effectuer les tâches routinières

L’IA peut réaliser beaucoup de ces tâches ennuyeuses et répétitives en un éclair pour qu’elles ne monopolisent plus le temps précieux des employé·es. Cela permet de privilégier les aspects les plus innovants et créatifs du travail, ainsi que de maintenir la productivité en cas de pénurie de personnel.

Et une fois que les tâches sans grand intérêt sont accomplies, les employé·es peuvent se concentrer sur l’acquisition de nouvel·les client·es et le développement de l’entreprise.

Doter le personnel de nouvelles compétences

L’IA peut jouer un rôle capital dans la formation, en aidant les entreprises à faire monter le personnel en compétences. Elle peut non seulement proposer une formation personnalisée et corriger des évaluations, mais aussi offrir aux apprenant·es une assistance en continu, répondre à leurs questions et leur recommander du contenu pédagogique. Ce type de formation interactive permet d’obtenir des résultats plus rapidement et de mieux mémoriser les informations. Les instructeur·ices peuvent alors se concentrer sur des tâches plus générales, comme les commentaires et le mentorat.

Créer des carrières qui nécessitent une intelligence émotionnelle

Les robots peuvent faire beaucoup de choses mieux que les êtres humains, mais ils ne sont pas encore capables d’assumer des fonctions qui requièrent une forte intelligence émotionnelle. Les métiers concernés sont, entre autres, le management, le mentorat, le travail social et la psychologie du travail.

L’expansion de l’IA s’accompagnera probablement d’une multiplication des opportunités de carrière pour les personnes possédant des qualités telles que l’empathie, la créativité et l’esprit critique, qui sont essentielles à la réussite d’une équipe. Même si l’IA peut identifier des problèmes et proposer des solutions, seule une personne douée d’émotions sait motiver des équipes, veiller au bien-être de ses collègues et encourager la collaboration. Les métiers qui reposent sur la compassion, les soins, la créativité et l’éducation seront vitaux dans l’entreprise de demain.

Et il y a certains métiers que l’IA ne peut pas remplacer, à savoir ceux impossibles à automatiser et où l’aspect humain est indispensable, comme les professionnel·les de terrain (pompier·es, soignant·es, enseignant·es, etc.).

8 métiers créés par l’IA

La croissance de l’IA devrait se maintenir dans les prochaines années, tout en créant des opportunités professionnelles et en transformant des secteurs.

Même avec l’automatisation par l’IA, les êtres humains conserveront toujours un contrôle global et seront amenés à intervenir en cas de problème. Par ailleurs, l’IA crée des opportunités dans des domaines comme la data science, le machine learning et la robotique, sans pour autant qu’elles soient toutes liées à la technologie. Voici des exemples de métiers engendrés par l’IA :

1. Entraîneur·ses d’IA

Quelqu’un doit apprendre aux systèmes d’IA comment fonctionner ; contrairement, à ce qu’on voit dans les films, ils n’y parviennent pas seuls. On notera d’ailleurs que de nombreux·ses travailleur·ses qualifié·es se sont déjà reconverti·es dans ce métier, pour un salaire plus élevé. Une de ces opportunités consiste notamment à apprendre aux chatbots et aux agents virtuels à répondre aux demandes de la clientèle.

2. Analystes de données

L’IA génère une multitude d’informations, et les analystes de données doivent les recueillir et les interpréter. L’automatisation permet de simplifier et d’accélérer cette tâche, mais les analystes devront encore extraire des informations pertinentes de ces ensembles de données pour aider les entreprises à prendre des décisions plus éclairées.

3. Personnel de santé assisté par l’IA

L’IA a le potentiel de transformer en profondeur le secteur de la santé. Cela passe principalement par l’assistance à une identification et à un diagnostic plus précis des maladies. Les équipements de téléconsultation et de test à domicile peuvent analyser les données tout en tenant compte des facteurs de risques des patient·es, y compris l’âge, le genre et la localisation.

4. Ingénieur·es IA

Plus l’intelligence artificielle sera sollicitée par les entreprises, plus il y aura de demande pour les ingénieur·es spécialisé·es dans l’IA. Elles et ils devront posséder de solides compétences en programmation, ingénierie logicielle et data science, et être capables de créer des modèles d’IA à l’aide d’algorithmes de machine learning. L’IA permettra de développer des systèmes économiques et efficaces pour les entreprises.

5. Développeur·ses IA

Travaillant souvent en étroite collaboration avec les analystes et les ingénieur·es IA, les développeur·ses IA utilisent leurs compétences pour projeter les entreprises dans l’avenir. Leur rôle est de développer des applications et des logiciels d’IA adaptés à une entreprise en fonction des données collectées et analysées.

6. Artistes 3D

Plus l’intérêt pour le métavers va grandir, plus les artistes 3D et CGI devront créer des environnements entièrement virtuels où les internautes pourront interagir via leurs avatars. L’IA peut s’avérer complémentaire du métavers, par exemple en utilisant des scans 3D pour reproduire des expressions du visage et simuler des espaces de façon très réaliste, afin de créer un Internet totalement immersif.

7. Conseiller·es en fitness

Dans le futur, au lieu d’aller à la salle de sport ou de nous entraîner avec un·e coach, nous aurons des conseiller·es en fitness pour guider nos sessions à distance. Elles et ils analyseront les données de nos objets connectés et nous encourageront à améliorer notre style de vie et notre bien-être.

8. Conseiller·es en éthique IA

La qualité du machine learning dépend des données utilisées pour l’alimenter. Si ces données sont biaisées, les résultats de l’IA le seront également. Et cela représente un risque pour les gouvernements et les entreprises. Nous, êtres humains, devrons donc nous assurer que les systèmes d’IA fonctionnent bien dans les limites de l’usage prévu, sans transgresser de barrières éthiques. Par exemple, vous pourriez engager un·e responsable de la conformité éthique pour protéger un algorithme d’IA contre toute manipulation.

Se préparer à accueillir l’IA au travail

En continuant d’évoluer, l’IA créera assurément beaucoup plus d’opportunités professionnelles dans de nombreux domaines. Il est donc essentiel pour les employé·es de monter en compétences ou d’acquérir de nouvelles compétences pour effectuer ces futures tâches et rester compétitif·ves sur le marché de l’emploi. Voici quelques-unes des compétences à développer à l’ère de l’IA :

• Raisonnement analytique

• Solide communication verbale et orale

• Créativité

• Gestion du personnel et leadership

• Intelligence émotionnelle

• État d’esprit orienté croissance

Tout comme avec Internet, le véritable changement émanera d’univers que notre imagination n’a pas encore explorés.

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