Leadership et intelligence émotionnelle : pourquoi sont-ils importants ?

Auparavant, le leadership se résumait à une figure d’autorité. Les leaders avaient des voix qui portaient, des arguments forts et des projets gravés dans le marbre qui étaient transmis aux niveaux inférieurs de l’entreprise. Désormais, les compétences humaines, telles que l’intelligence émotionnelle, prennent de l’importance.

LEADERSHIP | TEMPS DE LECTURE : 7 MINUTES
Leadership and emotional intelligence
Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?

Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?

L’intelligence émotionnelle (IE) peut être définie comme l’efficacité avec laquelle une personne peut identifier, évaluer, contrôler et exprimer ses émotions. C’est aussi la façon dont elle est capable d’utiliser ses émotions pour comprendre, faire preuve d’empathie et se rapprocher de ses employé·es et de ses équipes. Bien qu’il s’agisse sans aucun doute d’une compétence en leadership « non technique », l’intelligence émotionnelle est l’une des clés de la réussite au travail. D’après le fournisseur d’évaluations portant sur l’IE TalentSmart qui a testé l’intelligence émotionnelle par rapport à plus de 30 autres compétences professionnelles importantes, l’IE est désormais le meilleur indicateur de performance, puisque 58 % de la réussite dans différents emplois repose sur celle-ci.

L’IE est parfois mesurée via des tests dans le cadre desquels les participant·es se voient attribuer un score de quotient émotionnel (QE). Alors que le quotient intellectuel (QI) donne une indication des capacités mentales et des compétences d’une personne, le QE est de plus en plus utilisé pour identifier les bon·nes leaders, les personnes qui ont l’esprit d'équipe et celles qui travaillent le mieux seules.

Les principaux éléments de l’intelligence émotionnelle pour les leaders

Les principaux éléments de l’intelligence émotionnelle pour les leaders

Mais alors, en quoi consiste précisément l’intelligence émotionnelle ? Dans un article paru dans la revue Harvard Business Review, le psychologue américain Daniel Goleman a déterminé les éléments clés de l’intelligence émotionnelle des leaders, sur lesquels reposent des recherches ultérieures :

1. Conscience de soi

Développer un sens aigu de la conscience de soi permet non seulement à un·e leader de comprendre ses propres forces et faiblesses, mais aussi la façon dont ses comportements et ses actions affectent les autres.

2. Autorégulation

L’autorégulation découle de la conscience de soi, permettant aux leaders d’identifier les points de déclenchement potentiels ou les réponses inutiles. L’autorégulation aide à prendre du recul et à faire le point. De ce fait, vous éviterez d’agir à la hâte et de vous comporter d’une manière qui pourrait nuire à la confiance, par exemple en haussant la voix ou en renforçant votre autorité sans but. Les leaders peuvent ainsi éviter les conséquences négatives d’un acte de colère ou de frustration.

3. Motivation

La motivation est essentielle à la réussite du leadership. D’après TeamStage, le travail des employé·es motivé·es est 20 % plus efficace. De plus, ils cherchent des moyens d’améliorer la productivité et d’aider les autres à progresser. L’implication et la motivation réduisent également l’absentéisme de 41 %.

Les leaders efficaces doivent développer et entretenir leur propre motivation afin d’entraîner leurs employé·es dans leur sillage. L’optimisme va de pair avec la motivation, et il est contagieux. Une équipe motivée est une équipe proactive. Cela renforce le bien-être, favorise l’esprit d’équipe et booste la productivité.

4. Empathie

L’empathie n’est pas seulement une compétence sociale à avoir. C’est également l’un des piliers clés d’un leadership qui repose sur l’intelligence émotionnelle.

Les leaders qui font preuve d’empathie se mettent à la place des autres, prennent en compte leurs comportements et réactions, et développent des stratégies de gestion en fonction de ce qu’elles et ils ont appris. Cela permet de prévoir les difficultés ou les conflits potentiels, d’évaluer le ressenti des membres de l’équipe, de remettre en question les mauvais comportements et de donner des avis constructifs.

Et les équipes apprécient l’empathie. Dans une étude du Center for Creative Leadership, les chercheur·ses ont constaté que les responsables qui font preuve de plus d’empathie envers leurs équipes sont considéré·es comme plus performant·es.

5. Compétences sociales

Le travail a considérablement changé au cours des dernières années. Cela s’explique en partie par le brouillage des frontières entre vie professionnelle et vie privée et par le fait que les différences de comportements connexes sont moins bien définies. Comme les membres de leur équipe s’attendent à être traité·es au travail de la même manière qu’à domicile, les leaders doivent s’adapter et considérer chaque personne de manière individuelle. Il faut donc communiquer ouvertement et honnêtement, en faisant preuve de compréhension et de respect pour les expériences des collègues.

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L’importance de l’intelligence émotionnelle dans le leadership

L’importance de l’intelligence émotionnelle dans le leadership

Comme l’accent est de plus en plus mis sur l’inclusivité et le bien-être mental au travail, les leaders doivent davantage faire preuve d’intelligence émotionnelle. Elle est essentielle pour créer une culture diversifiée et positive dont une organisation a besoin pour réussir. Cela permet de recruter et de retenir les meilleurs talents, et donc d’améliorer les résultats.

Les recherches menées par le Consortium de recherche sur l’intelligence émotionnelle dans les organisations ont révélé que l’IE contribue positivement à la réussite du recrutement, augmente la rentabilité des gestionnaires de comptes et stimule la productivité à tous les niveaux d’emploi. Elle augmente également les ventes et réduit les niveaux de stress.

Les leaders qui développent et utilisent l’intelligence émotionnelle peuvent :

Stimuler l’engagement

Développez une culture de travail positive et productive. À l’inverse, les employé·es désengagé·es peuvent devenir un handicap, car elles et ils réduisent la productivité, nuisent à la collaboration et entraînent une forte rotation du personnel. D’après Gallup, le désengagement coûte aux entreprises entre 450 et 550 milliards de dollars par an aux États-Unis.

Favoriser les interactions

L’intelligence émotionnelle contribue à instaurer la confiance, à faire ressortir le meilleur des personnes et à permettre aux leaders d’optimiser les talents et les compétences dont ils disposent au sein de leurs équipes.

Encourager le partage d’idées

Le personnel qui se sent psychologiquement en sécurité sera plus enclin à créer et à innover. Les leaders qui disposent d’une intelligence émotionnelle peuvent l’encourager grâce à des avis constructifs.

Résoudre les conflits

Les leaders qui disposent d’une intelligence émotionnelle ont une longueur d’avance pour repérer les problèmes, comme le stress, le surmenage1 ou la négativité, et donc les réprimer dès le départ.

Gérer le changement

Nous vivons dans une ère de bouleversements. L’IE peut renforcer la résilience et aider les employé·es à s’adapter au changement et à vivre avec l’incertitude.

Les principes psychologiques de l’intelligence émotionnelle s’appliquent aussi bien au lieu de travail qu’à notre vie en dehors de celui-ci. Les émotions positives conduisent à une pensée positive et à une volonté d’apprendre de nouvelles compétences. Elles favorisent aussi l’envie d’entrer en contact avec les autres. Les sentiments négatifs, quant à eux, conduisent à une anticipation accrue de l’échec ou de la menace, à une tendance à se méfier des autres, à une mentalité de « chacun pour soi » et à un rétrécissement des horizons.

Comment les leaders peuvent développer leur intelligence émotionnelle

Comment les leaders peuvent développer leur intelligence émotionnelle

Certaines personnes ont une intelligence émotionnelle plus naturelle que d’autres. Toutefois, cette compétence peut être développée. Voici les mesures que vous pouvez prendre.

  • Déterminez ce qui est important pour vous. Cela implique de réévaluer les valeurs et les principes qui vous importent personnellement, ainsi que ceux qui guident votre entreprise.

  • Acceptez les erreurs et affrontez les conséquences. Évitez de blâmer les autres et prouvez que vous êtes responsable de vos actions.

  • Entraînez-vous à rester calme et rationnel lorsque des sentiments comme la colère, la déception ou la frustration menacent de vous submerger. Le fait de prendre du recul, de faire une pause et d’utiliser des techniques de respiration peut également être utile.

  • Soyez conscient·e de votre voix et de votre langage corporel lorsque vous échangez avec les autres.

  • Soyez prêt·e à gagner le respect et attendez que votre équipe apprenne à vous connaître et à vous faire confiance.

  • Renforcez votre motivation. Revoyez ce qui vous motive et fixez régulièrement de nouveaux objectifs.

  • Soyez optimiste. Essayez de voir le positif dans toute situation et impliquez les autres dans ce processus.

Diriger avec l’intelligence émotionnelle

Diriger avec l’intelligence émotionnelle

Il ne s’agit pas seulement de développer votre intelligence émotionnelle. Vous devez la mettre en pratique dans le monde réel. Les leaders peuvent utiliser leur intelligence émotionnelle de différentes façons. En voici quelques-unes :

Établir des liens à un niveau personnel

Prenez le temps d’apprendre à connaître les membres de votre équipe individuellement et essayez de comprendre leurs différentes expériences. Ainsi, vous pouvez tenir compte ce qui importe pour elles et eux dans vos interactions, et prendre en considération leur façon de réagir aux situations et aux émotions. Il est également important de montrer que vous vous intéressez à elles et eux individuellement. Les petits gestes, comme se souvenir des anniversaires ou du nombre d’années de service, ou prendre des nouvelles d’une situation familiale à laquelle vous savez qu’elles et ils sont confronté·es, sont très utiles.

Les relations personnelles vont dans les deux sens. Vous aussi, vous devez être prêt·e à vous ouvrir et à être vulnérable si cela permet d’améliorer la compréhension.

Ne pas être avare d’éloges

Les leaders et les responsables ne doivent pas se contenter de faire des éloges en fonction des résultats. Vous devez également reconnaître (publiquement, si cela est approprié) lorsque quelqu’un a fait des progrès significatifs, a joué un rôle, même minime, dans une réussite, et chaque fois que vous remarquez une amélioration.

Être toujours à l’écoute

Vous aurez peut-être besoin de prendre du temps avant de vraiment comprendre ce qu’un·e de vos employé·es essaie de vous dire. Une écoute efficace signifie également que vous devez vous abstenir de tout jugement et créer un espace sûr pour partager ses idées et ses préoccupations. Dans le cadre du développement de vos compétences en communication, demandez des avis et soyez prêt·e à y donner suite pour montrer que vous êtes à l’écoute.

Offrir à chacun·e la possibilité de s’exprimer

Assurez-vous que chacun·e a la possibilité de contribuer et qu’elle ou il se sent écouté·e. Il se peut que certaines personnes aient besoin de plus de temps que d’autres pour se sentir suffisamment en confiance pour contribuer, alors faites preuve de patience.

Communiquer avec empathie

L’empathie est essentielle pour garantir la diversité organisationnelle. Mettez-vous à la place des autres chaque fois que vous le pouvez. Avant de communiquer, réfléchissez à la manière dont les autres recevront vos messages.

Gérer le conflit avec attention

Plutôt que d’utiliser des réponses standard, renseignez-vous sur les approches de résolution des conflits pour différentes situations ou personnes et soyez prêt·e à modifier votre façon de réagir.

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